Pensées en passant...
- jlsarrato1
- 25 janv. 2023
- 1 min de lecture

Dire les mots d'un autre.
Ne pas se satisfaire d'un énoncé, d'une transposition orale.
Les dire vraiment. Au sens de signifier, dévoiler, indiquer.
Se souvenir que l'on est auteur soi-même.
Que ces enchaînements de phrases que les yeux du lecteur silencieux survolent, privilégiant le sens, le fond, l'histoire, ont été ciselés méticuleusement, mot après mot.
Se souvenir que celui qui écrit est, tout à la fois, artiste et artisan.
Garder en tête Victor Hugo qui disait « la forme, c'est le fond qui remonte à la surface ».
Et, à l'heure où l'on travaille la mise en voix d'un texte magnifique, s'appuyer sur ces mots, sur cette rythmique pour le servir au mieux.
Je passe ainsi d'un projet à l'autre, d'un « dire » à l'autre : des « Pierres sauvages » de Fernand Pouillon aux « Lettres de mon moulin » de Daudet. Avec ce même souci du « dire », au sens le moins anodin du terme. Avec la volonté de faire également entendre la langue de l'architecte et celle du conteur.
Et mes mots alors ?
Ceux que j'ai écrits et publiés que, emporté par ce travail de conteur, je délaisse.
Ceux que je n'écris pas, incapable de dégager les trois heures quotidiennes nécessaires à l'avancée du Nouveau Roman.
Ils semblent attendre, un peu boudeurs, un peu furieux, que je me consacre à eux.
Hélas, une fois encore, je le constate : choisir c'est éliminer ; privilégier, c'est trahir...
Comments