Une journée à Aix en Provence
- jlsarrato1
- 9 juin 2024
- 2 min de lecture
J'arrive tôt. Évidemment. La FNAC des Allées provençales où je dois dédicacer n'est pas encore ouverte. Pour patienter, je vais boire un café... « Vous êtes Monsieur Sarrato ? ». Je me dis que ma notoriété d'auteur a franchi les limites de mon département. Mais la voix me détrompe. Elle se fait jeune homme et m'interroge : « Vous ne me reconnaissez pas ? » J'avoue que non. « Malcom vous m'avez eu en CM1 ». J'ai envie de lui répondre qu'il se trompe : Le Malcom que j'ai eu en CM1 m'arrivait à peine à la poitrine, aucun rapport avec ce grand gaillard moustachu et barbu qui me dépasse d'une bonne tête ! Il m'explique qu'il a 19 ans. Déjà ? Qu'il travaille et vient de s'installer avec sa copine. Il est heureux, ça me fait plaisir. Il ne garde que des bons souvenirs de l'année qu'il a passé dans ma classe. Il est même nostalgique des « engueulades » et des punitions... Parce que je m'en souviens maintenant, il lui arrivait plus souvent qu'à son tour d'être pénible. Mais le temps a passé et, à la réflexion, moi aussi je ne garde que des bons souvenirs de l'année que nous avons passé ensemble.
L'heure d'ouverture de la FNAC s'approche, alors il est temps de se quitter. « Tu donneras mon bonjour à ta maman. ». « Je n'y manquerai pas ». (Je n'y manquerai pas ! Si l'on m'avait dit que le petit Malcom userait un jour d'une expression aussi formelle !)
A l'ouverture des portes, je suis accueilli par la responsable du magasin. Je découvre la table où sont disposés mes livres. Elle est idéalement placée au bas des escaliers ce qui fait que l'on ne peut pas me rater. Je fais l'objet de tant de prévenance et de sollicitude que j'en suis, tout à la fois, reconnaissant et confus.
Et puis, commence le ballet des signatures. Assia, Jean-Pierre, Dominique, Nasrine, tant d'autres... Chacun de ses prénoms est aujourd'hui, un visage, un échange, un moment de vie et d'humanité... Qui vais-je retenir ou oublier de ce kaléïdoscope ? Comment savoir.
Il y a aussi les visages amis. Les anciens collègues et je n'ai pas de mots pour vous remercier autant que je le voudrais. Dans l'ordre de votre venue : Clotilde, Audrey, Claire et Florence ; sachez-le, vous m'avez profondément touché.
Et, comme l'ouroboros, comme le cercle qui n'a ni commencement ni fin, la journée se termine comme elle a commencé: par une jeune fille qui s'approche : « Vous avez enseigné à Roquefort-la-Bédoule ? Vous m'avez eu comme élève : Chiara... ». A nouveau un coup de vieux et un bain de nostalgie.
Mais les plus belles journées aussi se terminent et il est temps de retourner dans mon Var natal. Merci à celles et ceux qui ont été au générique de cette belle journée !
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